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Présentation par Jean-Pierre Gyger

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Marie-Claude Gyger est une artiste-peintre hors-normes. À bien des égards, son travail nous ouvre les portes de son parcours de vie : on y retrouve la force et la persévérance hérités du sport de haute compétition, l’harmonie et le rythme issus de la pratique de la musique, le souci du détail et le perfectionnisme caractéristiques de sa nature atypique. En plus de la peinture, elle se passionne également pour la photographie et la sculpture.

Elle a une quinzaine d’expositions à son actif, principalement en région neuchâteloise, mais aussi à Versoix (GE), Pully (VD), St-Imier ou Laupen (BE).

La peinture entre dans sa vie presque par hasard, au tournant de la quarantaine, mais s’installe immédiatement comme une pulsion impérieuse, semblant répondre à un besoin viscéral de découvrir une vérité cachée. En même temps que son talent, Marie-Claude, en autodidacte, découvre la multiplicité des mondes de l’art visuel, passant en quelques années de la simple reproduction figurative du monde qui l’entoure à l’expression brute de son intériorité, revisitant parfois à son insu des parcours effectués par d’illustres prédécesseurs. On la voit ainsi parfois approcher Tanguy ou Ernst, et d’autres fois nous plonger dans des univers plus contemporains et torturés, qu’on croirait inspirés par les BD de science-fiction de Druillet ou colorés avec la fantaisie débridée de Hundertwasser.

Les thèmes abordés sont au départ simples, multiples, témoins d’une quête encore hésitante, puis, les années passant, quelques constantes apparaissent dans ses tableaux : la déchirure - plus d’un visiteur s’est surpris à passer le doigt sur la peinture pour vérifier que le tableau était intact - et la croix. Deux signes forts qui nous rappellent les déchirements de l’âme et du corps, mais également les opportunités qui nous attendent au long d’une vie : croisées des chemins, barrières à franchir, et autre fenêtres (croisées) ouvertes sur le monde. Certaines thématiques s’imposent également par le choix des couleurs : lumières de l’or, bleus des abysses - repaire secrets de nos origines - rouges sombres et sanguins de la vie organique.

Sur le plan technique, Marie-Claude Gyger débute avec le pastel, dont elle apprécie la souplesse et la versatilité, appliquant scrupuleusement la technique classique. Toutefois, la fragilité de ce médium et la nécessité de présenter le pastel sous verre deviennent rapidement un obstacle frustrant.

Pourvue d’une sensibilité très « tactile », elle souhaite offrir au spectateur la possibilité de découvrir ses œuvres non seulement par le regard, mais aussi par le toucher. Elle va donc mettre au point une technique originale complexe, mêlant toutes sortes de matériaux. Le spectateur peut ainsi voyager dans le tableau comme sur une carte routière, en suivant de l’œil, mais aussi du doigt l’itinéraire choisi. Le choix du bois comme support confère aux tableaux la solidité voulue, mais donne également par le grain ou les veines, ici une trame de départ, là un relief qui souligne le sujet.

Son évolution récente suit les aléas du monde d’aujourd’hui : la guerre est revenue en Europe, avec son lot de craintes et de doutes. Une partie des sujets traités est souvent sombre et riche en émotions, évoquant notre attachement à la vie et notre peur de la perte. Une autre partie, très personnelle, évoque un tout autre questionnement : au terme d’une longue quête, Marie-Claude a finalement pu mettre un nom sur sa nature atypique : TSA. Certains tableaux nous emmènent dans les surprenants dédales d’une pensée autistique.

En 2021 et 2022, le travail de Marie-Claude Gyger lui a valu les encouragements du jury lors du Luxembourg Art Prize.

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